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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 15:27

Nous raccompagnons Jürgen à son backpaker. Sur le chemin, sur qui je tombe ? Sur Maike, l’Allemande avec qui j’ai passé le réveillon de Noël et à qui je n’avais pas eu l’occasion de dire au revoir en partant de New Plymouth. C’est réparé ! J’ai l’impression de n’avoir eu que de la chance cette semaine, il faut que je fasse attention, quelque chose de mal va me tomber sur le coin de la figure ! On laisse Jürgen pour un avant dernier au revoir et on se rentre à la maison. Après un bon repas passé à discuter de choses et d’autre (principalement de voyages et de rencontres) on se dirige vers un gros dodo bien mérité.

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Lendemain matin, 5h30, le temps est couvert mais il ne pleut pas, c’est déjà ça... Je prend mon petit dej’ tout seul, Ben et Mélanie m’ont demandé de ne les réveiller qu’au moment de partir (pratique d’habiter dans un van !). Je prépare mon sac, on ne va pas se charger cette fois ci, c’est quand même tellement mieux la rando avec un sac léger ! Deux barres de céréales, salade de riz pour midi, une bouteille d’eau, 75cl j’espère que ça suffira, de toutes façon les magasins ne sont pas ouverts à cette heure là, je n’ai pas le choix, faut que ça suffise. Et je n’oublie pas de prendre ma super parka orange fluo GNS. Je pars réveiller mon petit couple qui dort à poings fermés dans le van, j’ai quand même quelques scrupules à les faire se lever aussi tôt... ça ne les trouble pas le moins du monde deux minutes plus tard on est en route pour Taupo. Le ciel est nuageux mais les nuages sont très hauts en altitude, on voit parfaitement les volcans de l’autre côté du lac, peut-être qu’il ne pleuvra pas en fin de compte ! Jürgen est là, devant le backpaker, c’est là aussi qu’il faut attendre le bus qui va nous mener au départ de la rando. Cette fois c’est le dernier au revoir, c’est sûr, émotion, mais pas de pleurs, on est grand maintenant ! En plus il y a de fortes chances que je les recroise un jour à Strasbourg, ils y vont assez souvent. Mais avant le retour en France, pour eux c’est direction Napier puis Gisborne pour voir le premier levé de soleil sur Terre de 2009. De notre côté avec Jürgen, c’est le tour des backpakers de Taupo pour ramasser tous les gens qui veulent se faire le Tongariro Crossing aujourd’hui. Et malgré le temps peu engageant et les prévisions météo désastreuses le bus est plein à craquer au sortir de Taupo.

 

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Le Tongariro Crossing est considéré (à juste titre d’après ma petite expérience) comme le trek d’une journée le plus beau de Nouvelle Zélande. Il traverse comme son nom l’indique la partie nord du Tongariro National Park en passant au pied du Ngauruhoe et à proximité du sommet du Tongariro (deux variantes qui rajoutent 3h et 1h respectivement au trajet principal qui fait normalement 8h), les deux volcans principaux du coin avec le Ruapehu. C’est aussi l’endroit qu’a choisi Peter Jackson pour tourner les scènes du Seigneur de Anneaux qui se passe au Mordor, le territoire sinistre et désertique peuplé d’Orcs et de Trolls du grand méchant Sauron. Et on comprend pourquoi en y étant !

 

Le début de la rando est super facile (on vient de se faire Jürgen et moi le Taranaki donc plus rien ne nous impressionne !), pendant une heure le sentier est plat ou monte légèrement pour accéder aux «Devil Staircases», les Marches du Diable ! Une demi-heure avant d’arriver au départ du chemin déjà, la responsable du tour operator qui nous accompagne nous met en garde contre cette terrible épreuve qui pourrait être comme les plus difficiles 45 minutes de notre vie !! n1411839392 192461 4518 Petit frisson dans le bus, je pense que je suis le seul ici à avoir déjà fait la balade, je rassure un peu mes voisins qui ont l’air d’être de bons randonneurs, ça devrait être les doigts dans le nez pour eux ! Certes on va souffler un peu, c’est sûr que ça monte plus que la partie précédente, mais de là à invoquer le Diable ! Toujours est-il que tout le monde prend une pause avant l’épreuve.  On en profite pour les dépasser, il n’y a rien de plus terrible que de se retrouver coincé derrière une file de dix personnes qui n’avance pas et de piétiner dans toute la montée. En plus le chemin n’est pas assez large pour dépasser les gens facilement. Bonne opération donc, on arrive au col en une demi-heure au lieu des trois-quarts d’heure annoncés. Bienvenu ans l’antichambre du Mordor ! L’herbe se fait de plus en plus rare, remplacée par des roches volcaniques. Ça rappelle aussi certain cliché de la surface de Mars. On a beau avoir gratté les gens de notre bus en bas de la côte, il doit encore y avoir deux ou trois bus entiers devant nous ! Une file quasi continue de personne sur la crête où nous devons prochainement monter. C’est un des désagrément de cette route : trop fréquentée. Enfin, on n’y peut rien et nous montons donc jusqu’à cette arrête, porte du Mordor. Là, on fait la photo des deux Hobbits au dessus du désert. n1411839392 192463 5016 Qui est Sam, qui est Frodon, l’histoire ne le dit pas ! Aller, un dernière petite rampe pour arriver au Red Crater, le cratère actif du Tongariro et plus au point de la traversée. Il doit être dans les 10h30 environ, le premier bus de l’autre côté part à 15h30, on a le temps de se faire le sommet du Tongariro, une heure aller-retour du Red Crater. Il commence à faire sérieusement froid et très venteux, Jürgen enfile parka et bonnet, je résiste encore un peu le temps de faire une photo de nous deux devant le Ngauruhoe (à prononcer Narouhoé ou quelque chose dans ce goût là... !) et de rejoindre le sommet. Là j’arrête de faire le malin, je m’habille ! Le temps de manger trois cacahuètes, une photo du Ruapehu encore un peu enneigé derrière le Ngauruhoe et on repart, ça caille sec ! n1411839392 192468 6494 On n’est pas revenu au Red Crater qu’il commence à tomber des gouttes ; comme quoi, il faut parfois faire confiance aux prévisions kiwis ! La descente sur les Emerald Lakes se fait par une grande pente de scories. C’est amusant de voir tous ces gens en tennis qui tétanisent ici (je suis méchant niark niark niark !), la pente est raide mais c’est comme descendre une dune de sable si on sait s’y prendre. Des gens doivent passer une demi-heure à descendre cette grosse taupinière, avec Jürgen, en courant, on ne met pas plus de deux minutes !

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Il est 11h45, les Emeralds Lakes sont le parfait endroit pour faire la pause pique-nique, d’ailleurs on n’est pas les seuls à y avoir pensé, il y a déjà une bonne cinquantaine de personnes en train de prendre son casse-croûte. On n’a pas le temps de trouver une place tranquille pour se poser que la pluie se met à tomber à coup de grandes bourrasques de vent, en une minute on commence à être bien trempé. Je mets ma parka en vitesse, le repas est annulé, on avance ! A partir de là, plus de photos de prises ! On marche. Jürgen me demande s’il y a moyen d’accélérer un peu le pas, un panneau marque 4h avant d’arriver au parking ! Je n’en demandais pas tant, en fait je n’osais pas le lui demander. Et c’est parti, attention, j’allonge ! n1411839392 192474 8167 L’accélération laisse mon compagnon un peu sur place au début, il ne pensait pas que j’avais cette ressource. Je l’attends en haut de ce que je sais être la dernière côte de la journée, après ça, 3h30 de descente ! Il a compris la leçon, je n’arriverai pas à le relâcher ! Le turbo est lancé et je commence un de mes jeu favoris en montagne : je repère quelqu’un sur le chemin, à une bonne distance et je me pose le défi de le dépasser avant tel ou tel repère, je fais le pari avec Jürgen et la plupart du temps je gagne ! C’est le meilleur moyen que je connaisse pour garder un super rythme. En fait, je pense qu’il faudrait courir pour aller plus vite (d’ailleurs, les seules personnes qui nous ont dépassées courraient). Un gros avantage aussi pour se frayer un passage dans les bouchons humain c’est la jaquette orange fluo. Les gens croient que je fais partie du DOC, le Department Of Conservation, l’organisme qui gère tous les parcs nationaux en Nouvelle Zélande et donc me laissent passer comme si j’avais quelque chose de plus important que de rejoindre le parking avant 15h30 ! n1411839392 192480 9902 Il y en a même qui me suivaient comme on suit les pompiers dans un bouchon pour aller plus vite, c’était marrant ! Tu me diras qu’à cette vitesse on n’a pas profité trop de la vue ! Et tu auras raison ! Mais bon elle était aussi un peu limitée par la pluie et le brouillard donc on n’a pas raté grand-chose... La descente se poursuit à un train d’enfer si bien qu’on arrive au parking à 14h15 soit 1h30 plus tôt que ce que le panneau aux Emerald Lakes annonçait ! Belle performance ! Mais bon on se retrouve à devoir attendre le bus pendant trois-quarts d’heure maintenant... Pas très malin... n1411839392 192490 2966

 

 

C’est donc à essorer que nous montons dans le bus direction Taupo. Ça fait du bien de s’assoire ! Depuis ce matin 8h, on n’a pas fait franchement beaucoup de pauses ; on n’a même pas mangé d’ailleurs, ni bu, et nous qui pensions que 75 cl d’eau ça ne suffirait pas, on n’en a même pas entamé la moitié ! Tout le monde dans le bus roupille pendant le trajet retour, on n’est pas les seuls à avoir accéléré la cadence aujourd’hui apparemment ! Arrivée à Taupo, il pleut toujours, ça n’a pas arrêté depuis midi en fait. Jürgen se change à son backpaker et on décide d’aller se boire une dernière bière avant de se quitter. Malgré l’humidité et la température ambiante elle fait du bien ! On discute de nos projets futurs, à plus ou moins long termes et vient l’heure de se séparer. Je retourne à Wairakei avec Yulan qui est venue me chercher et lui continu son périple dans l’île du nord avant de rejoindre Auckland pour rentrer dans sa Suisse natale. C’est la fin des vacances, je suis heureux. n1411839392 192492 3611

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 17:00

Bon alors, où en étais-je ? Ah oui ! Arrivée à Taupo après quelques cinq heures de routes. Retour à la maison ! Mais avant de se poser à Wairakei, on va quand même déposer Jürgen au premier backpaker qu’on trouve. Le Rainbow Backpaker ou quelque chose comme ça. Il a quand même la présence d’esprit de demander à Ben de rester là au cas où il n’y aurait pas de place. J’ai quitté Taupo seulement une semaine mais j’ai l’impression que la population a doublé ! La plage sur le lac est bondée, les rues sont noires de monde, ça va bientôt plus parler allemand qu’anglais dans pas longtemps si ça continue comme ça ! On a bien fait d’attendre, le backpaker est plein à craquer ! Petit coup de stress pour Jürgen... On va voir le prochain, qu’importe, et si celui là ne marche pas, il viendra à la maison, il y a de la place. Cependant, il préfèrerait rester sur Taupo car il n’a pas de moyen de transport et à Wairakei le activités sont assez limitées... Backpaker suivant, la rue adjacente (je ne savais pas qu’il y avait autant de backpakers à Taupo), pendant que Jürgen est en train de négocier avec le patron, je reste dehors avec Mélanie et Ben et je leur propose, plutôt que d’aller au camping, il peuvent aussi venir dormir chez moi, il y a de la place pour mettre le van à l’extérieur, il y a douche, toilettes, cuisine et tout ça gratuit, et en plus c’est calme ! D’ailleurs, même si Jürgen viens aussi, il y aura quand même de la place, il suffira qu’ils dorment avec Toytoy (je pense que ce sera même plus confortable que le lit de la chambre d’ami... !). Cinq minutes plus tard, Jürgen revient, c’est bon il a une place ! Il a d’ailleurs réservé trois nuit comme ça au moins il est sûr de dormir dans un lit tant qu’il reste à Taupo. Pour lui demain, c’est son «day off», il est tellement crevé par la rando sur le Taranaki et par ses yeux qui le font souffrir que je pense qu’il va dormir toute la journée demain ! En revanche, dimanche il veut faire le Tongariro Crossing. Je l’ai déjà fait mais la dernière fois j’avais oublié mon appareil photo, je suis donc prêt à le refaire une seconde fois. I me donne son numéro de portable, comme ça, si je n’ai pas changé d’avis, ou si j’ai changé d’avis aussi, demain je l’appelle et on se retrouve dans Taupo pour organiser ça. Remerciements, au revoirs, adieux et nous ne sommes plus que trois dans le van. Direction le supermarché avant Wairakei, je n’ai plus rien dans le frigo si je me souviens bien. Ça ne fait qu’une semaine que je suis parti mais j’ai l’impression que ça fait un mois, il s’est passé tellement de choses ! Et ce n’est pas fini !

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Donc ce soir ça sera BBQ (comme c’est original ! Mais c’est le sport national en Nouvelle Zélande en été), saucisses, steaks, poivrons, champignons... le tout arrosé par un petit vin rouge kiwi qui n’était pas mauvais ma fois. Et c’est donc autour de ce sympathique dîner que mes deux acolytes me disent ce qu’ils sont venus faire à Taupo et qu’ils espèrent le faire demain. Un saut en parachute au dessus du Lac Taupo. On regarde vite fait la météo sur Internet, il devrait faire beau demain encore mais dimanche par contre c’est pluie à gogo... Le lendemain matin, je me lève vers 9h30, le temps n’est pas terrible, plutôt nuageux, c’est dommage pour le parachute... Il ne faut jamais faire confiance à la météo néo-zélandaise ! Les deux Frenchies se lèvent un peu plus tard, un peu déçu par le temps. Petit dèj’, on regarde mes photos de la semaine et on passe un certain temps à choisir quelle musique je pourrais leur filer. Ça fait plus de trois mois qu’ils écoutent la même musique en boucle et ils commencent franchement à être lassés ! Ils choisissent donc dans les 20 Go de musique que j’ai ramené, je les sens revivre ! En plus ça me permet de leur laisser un petit souvenir. Il est aux alentours de 13h quand on se rend compte que le temps s’est franchement amélioré. Branle bas de combat, il faut aller à l’Information Center pour voir s’il reste encore des places pour sauter, On a peut-être attendu trop longtemps... Je viens avec eux, ça me fait un taxi gratuit pour aller en ville pour rejoindre Jürgen. Je les accompagne pour voir s’ils auront des places, j’appellerai Jürgen après. Il reste des places ! «Ça te dit un petit saut en parachute ?» me lance Ben.

 

 

- Heeuu, c’est-à-dire quuee , faut que je vois Jürgen... et tout et tout...

 

- Aller ! C’est pas tous les jours que t’auras l’occasion de sauter en parachute ! En plus c’est moitié moins cher qu’en Europe. Si tu le fais pas en Nouvelle Zélande, tu le feras nulle part !

 

 

Dix minutes après, on était à l’aéroport.

 

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Grand moment ! Tu arrives à l’aéroport, des hôtesses t’accueillent avec un grand sourire, tu ne stresses même pas, pas le temps, tu ne réalises pas encore que dans une demi-heure tu vas te balancer d’un avion dans le vide à 4500 d’altitude. On te pèse, tu donnes l’adresse de tes parents au cas où, tu signes un papier comme quoi la chute libre c’est un sport à risques et tout le toutim. Mélanie et Ben ont pris l’option avec photos et vidéo en plus, pas moi, c’est déjà assez cher comme ça même en Nouvelle Zélande ! On regarde donc pour patienter un DVD type celui qu’ils auront quand on serra revenu (si on revient...), ça à l’air sympa ! Puis on nous fait poireauté dehors une vingtaine de minutes le temps que le groupe précédent s’envoie en l’air. La vache ! C’est haut 15000 pieds ! Je vois l’avion d’où sautent nos prédécesseurs mais je ne vois les bonhommes que quand leurs parachutes s’ouvrent. Toujours pas trop de stress, je m’étonne moi-même !

 

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Et puis c’est le signal, premier coup d’adrénaline ! L’excitation vient de monter d’un cran. On enfile de belles combinaisons rouges, un casque et des lunettes. Puis les moniteurs qui vont sauter avec nous arrivent, se présentent, nous disent qu’ils sont nos nouveaux meilleurs amis (je veux bien les croire !!) et nous équipent des harnais. Ce sont eux qui, accrochés dans notre dos portent le parachute et auront la responsabilité de l’ouvrir au bon moment. On est surexcités, on se marre, on se motive, on crie. C’est le moment d’aller dans l’avion, un petit coucou qui pendant vingt minutes va faire des spirales pour nous monter là-haut. Il y a un premier groupe de trois personnes, une Japonais, un Kiwi et un autre grand Black qui eux descendent à 12000 pieds soit 3500 m d’altitude. Nous sommes les seuls à sauter de 15000 pieds, ça nous fait une vingtaine de secondes de chute libre en plus. On est tassé comme des sardines dans l’avion, on est douze à sauter en tout plus trois autres parachutistes qui vont s’occuper des photos et des vidéos pour ceux qui l’on choisi. Bref, c’est donc à quinze et avec le sourire qu’on s’entasse dans la carlingue. Au début, tout va bien, c’est pas plus dur que de prendre l’avion, puis les moniteurs commencent à nous expliquer que quand ils vont nous balancer de l’avion, il va falloir faire des gestes précis, telle ou telle position quand ils nous tapent sur l’épaule, telle autre quand ils retapent pour ouvrir le parachute. La pression monte, avec le bruit de l’avion, tu n’es pas tout à fait sûr d’avoir bien compris ce qu’ils te demandent de faire, à quel moment... Le paysage est beau tout de même et on a le temps de l’admirer. Bientôt 12000 pieds. Des trois devant moi, c’est le Black le plus blanc, il ne sait plus où il habite, on sent le stress, les deux autres ont l’air un poil plus sereins, mais plus personne ne fait le malin comme au début du vol. Ouverture de la porte, il fait un peu frais à 3500 m et c’est parti, le premier s’assoie sur le bord, les jambes dans le vide, la tête en arrière et pfuit ! c’est le plongeon ! Les trois dans le gaz maintenant, on referme la porte, il nous reste cinq minutes de vol avant notre tour. On met les masques à oxygène, ça serait con de tomber dans les pommes juste avant de se mettre dans le vide ! C’est là que je me rends compte que je vais sauter en premier, bon ben de toute façon, j’ai pas le choix... !

 

 

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Ouverture de la porte, ça y est c’est pour moi... ! Un dernier cri de motivation avec Ben et Mèl, je leur dis qu’on se revoie en bas et je me retrouve avec les pieds à 4500 m du sol. Là ça fait un drôle d’effet ! Le vent qui fouette le pantalon, on ne distingue même plus les voitures à cette altitude. Si tu es tout seul dans ces conditions là, tu ne sautes pas, c’est sûr ! Le problème, c’est que t’as un gus accroché derrière toi qui lui se jette d’un avion une bonne douzaine de fois par jour et ça ne lui fait ni chaud, ni froid. Tu ne gères rien du tout, c’est lui qui te balance dans le vide, pas le choix ! Lumière verte, ta vie défile, un dixième de seconde plus tard, tu n’es plus dans l’avion et tu es en train de faire saltos et vrilles dans le ciel néo-zélandais, et tu cries. Le gars nous stabilise et nous tombons maintenant à 200 Km /h face vers le sol. De la sortie de l’avion à la stabilisation, cela n’a duré que trois secondes, les pires de ma vie je crois. Le reste de la chute libre dure une minute, ça décoiffe et c’est bien trop court pour te rendre compte de tout ce que tu ressens. Je ne me souviens même plus très bien de la chute si ce n’est le vent tellement c’est intense. Je pense que le cœur doit aussi être au maximum de ses capacités. Puis vient le moment d’ouvrir le parachute, j’avais presque oublié qu’il fallait passer par cette étape avant de rejoindre le sol, on perd son cerveau pendant la chute ! Petite tape sur l’épaule, je m’agrippe à mon harnais et... freinage ! Retour à la position verticale. C’est beaucoup moins brutal que ce que je pensais, on est certes un peu écrasé dans son harnais mais on ne risque quand même pas le tassement de vertèbres. Si toute la partie précédente n’est qu’intensité voire violence, là par contre, le parachute ouvert, c’est le bonheur complet ! On doit toujours être à 1500 m au dessus du sol, il n’y a aucun bruit, juste le vent dans la voile, c’est paisible, on vole ! Comme on pourrait rester là pendant des heures en suivant les courants ascendants, mon ange gardien décide qu’il faut quand même arriver sur la terre ferme à un moment où un autre (d’autant plus qu’il y a d’autres clients qui attendent). C’est alors par d’impressionnantes vrilles où le parachute se retrouve presque à l’horizontal que nous descendons plus rapidement. On se croirait au manège de la fête foraine ! Heureusement que je n’ai rien mangé depuis le breakfast ! Ainsi, en trois coup de cuillère à pot, on est à 20 m du sol, la caméraman est là pour immortaliser l’atterrissage. J’ai bien cru qu’on allait se le payer ! Je suis les conseils, jambes à l’équerre et on arrive en douceur, sur les fesses sur l’herbe de l’aérodrome. Wouahou !! J’en tremble de partout ! Les autres sont déjà là et m’attendent pour la petite scène du film avec tout le monde. On crie, on rie avec Mèl et Ben. ON L’A FAIT !!!! On se change, j’ai les jambes qui tremblent, il faut que je m’assoie, mes deux compères sont dans le même état que moi : c’est la pression qui retombe. On attend de voir leur DVD dans la salle de projection, nickel ! On est plus épuisés que si on avait fait huit heures de rando, je ne sais pas comment les moniteurs peuvent tenir le rythme ! Et on a les crocs aussi ! Direction Taupo et le Fuel Burger pour se remettre de nos émotions. J’en profite pour appeler Jürgen, il est 17h30, je pense qu’il a fini de dormir !

 

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On se retrouve donc tous les quatre autour d’un bon hamburger (si si, ça existe !) puis on se dirige vers Taupo plage où Mélanie se baigne. Quand elle revient de sa baignade, il est exactement l’heure d’aller prendre une bière au pub irlandais ! Jürgen m’informe qu’il a réservé le bus pour faire le Tongariro Crossing demain je l’informe qu’il va faire un temps de chiotte. Il me dit qu’il a aussi réservé pour moi ! Qu’importe, je ne vais pas me défiler devant quelques averses kiwis, non mais ! Autre problème : le bus part de Taupo à 6h20 demain matin. Sachant qu’à cette heure là il n’y a personne sur la route, je ne vais pas pouvoir faire du stop et si je ne veux pas me faire les deux heures de marche entre Wairakei et Taupo demain à 4h du mat’, il va falloir que je dorme dans un backpaker en centre-ville. Heureusement, Mélanie et Ben sont là ! Ils sont trop claqués pour reprendre la route direction Napier maintenant, ils vont dormir encore à la maison cette nuit et demain matin à 6h ils me poseront à Taupo, remerciement pour l’accueil, bla bla bla... Parfait, je les adore ! Je t’avais bien dit que c’était un très bon choix de prendre ce backpaker à New Plymouth, sans ça, je ne les aurais pas rencontré, je n’aurais probablement pas sauté en parachute, je n’aurais pas traversé les contrées sauvages par la Forgotten World Highway... ! C’est donc décidé, malgré la pluie, demain c’est la traversée du Mordor qui nous attend Jürgen et moi ! 

 

 

 

 

 

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 12:21

9h15, Toytoy, le camper van jaune de Ben et Mélanie se pointe au bout de la rue, c'est l'heure du départ pour Taupo ! Embrassades, personne ne pleure, on s'engouffre dans le van, Jürgen à l'avant, moi à l'arrière. Toytoy est un minibus jaune paille avec un lit deux places à l'arrière, super confortable, mais ce n'est pas comme un camping-car, il n'y a ni cuisine, ni toilettes, ni salle de bain, c'est juste pour y dormir la nuit, le reste c'est du camping. Comme c'est Noël, ils l'ont décoré avec plein de guirlandes partout, autour du pare-brise et des fenêtres. Ils ont aussi accroché des drapeaux dans tous les coins. Un de la Nouvelle Zélande au plafond, un petit de la Waikato Region sur le côté et encore un petit néo-zélandais sur le pare-brise arrière. Il y a trois places et demie dans ce van. La demie place est devant, entre le siège passager et le siège conducteur, un petit strapontin pliant (redondance ? c'est toujours pliant un strapontin ?), directement sur le moteur pour garder les fesses au chaud ! Habituellement, c'est la place de Mélanie quand il y a des passagers en plus, comme quand les parents de Ben étaient venu passer quelques temps avec eux dans l'île du sud. Parce que ces deux petits tourtereaux sont quand même en train de finir une année entière à voyager en Asie et Océanie. Ils sont partis en février 2008 et ont commencé par l'Inde pendant deux mois, puis un trek autour des Annapurna au Népal où ils sont restés un mois. Ils ont ensuite enchaîné par la Thaïlande, le Cambodge, le Vietnam, le Laos, re la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, Bali, l'Australie et enfin la Nouvelle Zélande où ils sont arrivés fin octobre ! Je ne devrais pas rencontrer des gens comme eux, ils réveillent à chaque fois mes envies de tour du monde ! C'est terrible, quand est-ce que je vais avoir le temps de bosser moi ?!

 

 

Trèves de rêveries, c'est parti pour la Forgotten World Highway ! Ne surtout pas oublier de s'arrêter à Stratford pour prendre de l'essence, il n'y en a plus après pendant plus de 150 Km. La Forgotten World Highway, c'est la seule route qui traverse en passant par quatre cols, les régions complètement désertes(desertées ?) entre Taranaki et le Central Plateau. Elle a été ouverte au XIXe siècle par les pionniers qui allaient chercher du bois et aujourd'hui encore, il reste 25 Km de piste non goudronnée au milieu. Sur toute la durée de la traversée, on n'a pas croisé plus de dix voitures. On traverse des hameaux avec moins de trois pauvres baraques construites au début du siècle dernier et on se demande vraiment comment les gens font pour vivre ici. Ils ont plutôt intérêt à avoir un bon jardin avec plein de légumes, des poules et des moutons pour le lait et la viande parce que d'ici tu ne vas pas faire les courses tous les jours au supermarché du coin ! Et les soirées d'hiver doivent être bien longues...

 

 

Depuis ce matin (et même cette nuit...) Jürgen morfle sévère à cause de ses coups de soleil. Il a les yeux qui pleurent sans arrêt et il ne voit plus grand chose le pauvre. C'est dommage, le paysage est vraiment joli, typiquement kiwi avec pour l'instant des collines vertes qui ondulent dans toutes les directions à perte de vue (mauvais jeu de mot pour Jürgen... désolé). Au premier col, première pause photo, le ciel est un peu nuageux et ne nous permet pas de voir le Taranaki à l'ouest et les volcans du Tongariro National Park à l'est, tant pis. De son côté, Jürgen ne vois carrément plus rien du tout. Heureusement, l'instinct maternel de Mélanie se réveille et elle déniche au fond du van du collyre qui soulage grandement notre Helvète. La route est assez étroite, sinueuse, mais Ben gère le van comme un chef. On finit par arriver devant le panneau qui marque l'entrée de la République de Wangamomona, pas de poste frontière, rien que des prés partout. OK, faites gaffe, nous voilà ! Bon pour l'instant, aucune kalachnikov ou soldat retranché à l'horizon, restons prudent tout de même, on n'est plus en Nouvelle Zélande (ou presque !). Apres trois-quatre kilomètres, nous arrivons au bourg même de Wangamomona.

 

Impressionnant, c'est la capitale ! Il y a bien dix maisons ! Et un hôtel-restaurant, qui sert aussi de palais présidentiel (car ils ont un président qu'ils élisent une fois par an ainsi qu'une fête nationale, l'anniversaire du jour d'indépendance) et d'ambassade. On se dirige donc vers la fonction ambassade de la bâtisse, on voudrait être en règle et avoir un visa sur notre passeport. Remarque, c'est la première fois que j'obtiens un visa pour un pays alors que je suis déjà dans le pays ! Toujours est-il après avoir acquitté l'impôt révolutionnaire de 50 cents nous voilà avec un beau visa sur la page Océanie de notre passeport ! Il est 11h30, l'heure de l'apéro, l'ambassade fait aussi bar ! On demande si on peut goûter la bière locale (principal geste d'intégration social dans un pays étranger), malheureusement, ils n'en font pas... on se rabat donc sur la bière étrangère, la Tui kiwi. Les taxes d'importation ne doivent pas être trop importantes, la bière est sensiblement au même prix qu'en Nouvelle Zélande.

 

 

Le temps d'une discussion sur les qualités indéniables de la Tui, nos verres sont vides et nous reprenons la route. Nous ne sommes qu’à la moitié de la Forgotten World Highway, il nous reste environ 70 bornes pour nous en sortir et ensuite encore une centaine pour finir d'arriver à Taupo. Le casse croûte est pris un peu plus loin sur la route, c'est l'occasion de faire l'éternelle mais non moins nécessaire et sympathique photo de groupe. Trois fois la même photo pour trois chemins différents qui se sont croisés le temps d'une petite semaine. Apres une tentative ratée pour aller voir une chute d'eau dans les environs (merci le Petit Futé pour ce plan foireux, la chute d'eau est inatteignable et invisible malgré le panneau indicateur) nous entamons les 25 Km de piste au fond de gorges sauvages, ça a vraiment de la gueule, mais j'espère que Toytoy ne va pas nous lâcher maintenant...! Je m'imagine aussi faisant du stop ici et voyant la nuit arriver. Quelle décision prendre, où dormir, le bush est impénétrable partout. Heureusement que mes deux petits Alsaciens nous ont évite ça à Jürgen et à moi ! Le reste de la route jusqu'à Taupo se passe sans événements majeur, je suis passé devant et Jürgen derrière dort comme un bébé, le Taranaki hier l'a achevé on dirait !

 

Ahhhhh !! enfin ! On retrouve des photos pour cet article !!! A voir ici  ----------------> link

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1 juillet 2011 5 01 /07 /juillet /2011 14:53

De retour au backpaker, trois des cinq gars partis sur le Taranaki ce matin (vendredi) sont revenus. Ils ont pris de sacrées couleurs ! Je ne sais pas comment ils s'y sont pris ou alors je dois avoir du cuire à la place de la peau mais j'ai passé mes deux jours sur la montagne en revenant juste avec un petit coup de soleil sur le nez. Eux en revanche sont cramés ! Pourtant, comme ils me le racontent, ils ont fait toute la montée dans le brouillard et ne sont sortis des nuages qu'au sommet. Et au sommet, ils n'y sont pas restés bien plus longtemps que moi... mystère... Toujours est-il que le lendemain, les deux qui n’avaient pas de lunettes de soleil sont à moitié aveugles, avec les yeux qui pleurent sans cesse et l'impression qu'ils sont pleins de sable. Pas cool.

 

 

Pour l'instant, on se fait un gros gueuleton, ils ont les crocs et ils dévorent une tonne de cuisses de poulet. Damien revient juste de faire du surf et il nous propose d'aller au festival des lumières dans un grand parc de la ville. Tous les ans, pendant tout été, la ville de New Plymouth installe des spots de couleurs dans tout le parc, sur les arbres, dans les sous bois, derrière les cascades... C'est de toute beauté ! Il y a aussi des concerts tous les soirs. On y a va donc, Damien, Luise, Jürgen, Joern (j'ai du mal à me souvenir de son nom... ) ainsi que deux Canadiennes qui sont arrivées au backpaker aujourd'hui: Tallin et sa petite soeur dont je n'ai pas retenu le nom. Les deux concerts ne sont pas mal mais je ne suis pas emballé... en revanche le parc est magnifique.

 

 

On discute de tout et de rien tous ensemble, puis soudain Jürgen me fait remarquer qu'on n'a pas de nouvelles de Mélanie et Ben qui avaient été se balader sur le volcan aussi depuis ce matin et qui accessoirement devaient nous conduire à Taupo le lendemain... ! On apprend par Luise qui a croisée un gars, Sylvain, un Suisse, qui était aussi avec eux, que contrairement aux autres ils ont renoncé à l'ascension du sommet à cause des nuages et se sont juste fait une petite balade dans le bush. C'est alors qu'on se souvient qu'ils nous avaient dit que s'il faisait mauvais temps, ils partiraient peut-être un jour plus tôt de New Plymouth. On se retrouve un peu comme deux couillons avec Jürgen. Tant pis pour la Forgotten World Highway, pas la peine d'espérer d'y faire du stop, il n'y a personne ! On décide donc qu'on se fera en stop le trajet New Plymouth - Taupo mais via Wanganui. Jürgen n'est pas très chaud, il n'a jamais fait de stop de sa vie et pour aller à Taupo, ce n'est pas directe, descendre à Wanganui au sud puis remonter à Taupo ensuite, ça peut occuper un bon moment, une grosse journée, voire même deux ! Je sens mon Jürgen qui se décompose un peu... Aller ! L’aventure, c'est l'aventure ! Et il va faire beau les deux prochains jours !

 

 

Et qui c'est-y qu'on croise dix minutes plus tard se promenant tranquillement dans le parc ? Mèl et Ben bien sur ! Ils ne sont pas partis, ils ont juste été poser leur camper van un peu plus loin de l'endroit habituel mais ils sont bien là ! La vie revient ! Il commence à se faire tard et les randonneurs tirent un peu la patte, ils décident de rentrer se coucher, demain matin, c'est rendez-vous 9h00 devant le backpaker avec Ben, Mèl et Jürgen. Les Canadiennes nous ont abandonnés depuis un moment et je finis le tour du parc avec Luise. De retour au backpaker, je retrouve les deux Canadiennes et Nil l'Israélien. La petite soeur est en pleurs... Qu'est-ce qui se passe ? Chagrin d'amour, Papa Maman sont trop loin...? Non elle s'est juste faite refouler d'un bar car elle a 17 ans et c'est la première fois que ça lui arrive (c'est vrai que je lui donnais plus de 20 ans sans problème !). J'ai du mal à m'empêcher de sourire, mais l'heure a l'air être grave: " J'en ai marre être traitée comme une gamine", "je veux être adulte", "pourquoi c'est si dur d'être jeune, bla bla bla...". Alors on commence à lui explique avec Nil que la vie d'adulte (tu parles ce qu'on en connaît de la vie adulte, il a 21 ans, j'en ai 23 !) c'est pas des plus facile, qu'on voudrait parfois revenir à 18 ans pour n'avoir pas tous les désagréments, gagner des sous par nous même, payer les factures, faire à manger tout les jours (elle n'est pas capable de se faire cuire des nouilles...). Bref de la philosophie à deux balles mais qui a l'air de marcher. C'est donc avec la satisfaction du devoir accompli qu'on va se coucher, laissant à la grande soeur le soin de régler les derniers détails, c'est son boulot quand même !

 

 

Samedi matin, levé 8h00, derniers moments au Sunflower Lodge Backpaker, c'est un peu triste, c'était vraiment un super backpaker, avec des gens plus que sympas, très familiale. Ca va me manquer... Avant de pleurer, je vais quand même acheter du pain pour le petit dej'. 8h30, breakfast sur la terrasse du backpaker, au soleil de décembre, en compagnie de Jürgen et Luise qui s'est levée exprès pour nous dire au revoir. Je me demande - et c'est la même chose avec toutes les personnes que je croise dans ce genre de situation - si jamais je les reverrai un jour. Par exemple, Maike, qui était à New Plymouth en même temps que moi, je n'aurais jamais cru la revoir un jour quand on l'a laissée sur le bord de la route dans la Bay of Plenty. D'ailleurs, je pensais la recroiser après la fête chez les boulangers français mais ça n'a pas été le cas, je n'ai même pas eu le temps de lui dire au revoir... Pareil pour Luise, elle reste à New Plymouth jusqu'en mars, mais est-ce que j'aurai le temps de revenir ? Il y a tellement d’autres choses à voir en Nouvelle Zélande qu'il est peu probable que je repasse par Taranaki... Mais qui sait ce que réserve l'avenir ...!

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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 13:35

Mercredi matin, levé 9h, il tombe des cordes... Shit ! comme on dit ici. Qu'importe, ça ne va pas m'empêcher de prendre un petit dej' pantagruélique. Claire, car c'est son nom, se lève une petite demi-heure après, voit le temps mais ne s'en émeut pas le moins du monde. Avant de venir travailler en Nouvelle Zélande, elle avait passé deux ans en Irlande, ce n'est donc pas une petite pluie kiwi qui va lui faire peur. On ira quand même faire cette rando, elle dans sa parka verte Irlande et moi dans ma parka orange fluo GNS. Bon autant dire qu'on n'a pas pris des tonnes de photos, c'était un peu ambiance Gorille dans la Brume ou bien perdus dans la Foret Enchantée ! La Rain Forest au pied du Taranaki s'appelle la forêt des Gobelins, et en effet, je n'aurais pas été surpris de voir une licorne courser Harry Potter ou un Hobbit en pleine discussion avec un Elf. Après une tentative ratée, plantage de chemin, on arrive enfin à ce fameux pont suspendu qui en fait n'est pas si impressionnant que ça..., tant pis, au moins la jungle sous la pluie c'est assez joli. Retour à la voiture, direction les Dawson Falls. Pour ça on doit faire un quart de tour du volcan par la route, il pleut de plus en plus, le brouillard est de plus en plus bas, parfait ! Heureusement que la cascade n'est qu'à 5 minutes à pied de la route car je pense que si je reste dehors plus longtemps je vais me noyer ! Ce n'est plus de la pluie, c'est un rideau d'eau qui nous tombe dessus ! La chute d'eau (la vraie celle-là) est très jolie mais on ne s'attarde pas. On arrive à la voiture, complètement à essorer ! On décide d'aller se réchauffer à New Plymouth autour d'un thé.

 

 

On est le 24 décembre, il est 4h de aprèm, la ville est complètement morte, tout le monde prépare le réveillon. Après ce petit thé qui fait du bien, Claire me raccompagne jusqu'à mon ancien backpaker, ici, ils préparent un BBQ pour le réveillon, la pluie a cessé. Je dis au revoir à Claire qui s'en re-va vers d'autres aventures et je pars faire quelque courses pour apporter ma contribution au BBQ. Ce soir ça va être la fête ! L'apéro commence, tout le monde est là. Je retrouve Tets, le Japonais qui me raconte son aventure dans les nuages ce matin, il est vraiment déçu de ne pas avoir pu aller jusqu'au sommet, mais il garde le sourire, pour la première fois qu'il faisait du stop et de la rando sérieuse, il ne s'est pas trop mal débrouillé ! Il y a aussi Damien, un Français qui habite au backpaker depuis trois semaines, surfer, bodyboarder quand il ne s'occupe pas des kids au YMCA. Parmi ceux qui étaient déjà là le week-end dernier, il y a Ran un grand black Américain qui est serveur au bar en dessous du backpaker et qui rêverait de devenir modèle photo, vu les quelques shots qu'il m'a montré, il a de l'avenir là dedans, c'est sûr ! Je retrouve aussi Luise, une grande Allemande, rousse aux yeux verts avec qui j'avais bien discuté dimanche soir. Parmi les nouveaux, deux Américains, Connor et Towner, un Israélien, Nil, un Allemand type suédois, Joern et enfin, mes futurs compagnons de voyage: Ben et Mélanie d'Alsace (le monde est petit en effet) et Jürgen un petit Suisse mais du côté germanique. Je consulte vite fait mes mails et je vois que Maike, une autre Allemande qu'on avait pris en stop avec des potes vers la Bay of Plenty il y a un mois et demi est à New Plymouth et qu'elle habite chez des amis ici. Elle a passé un peu de temps aussi dans ce même backpaker. Je demande à Luise si elle la connaît, et sans comprendre ce qui m'arrive, je me retrouve embarqué avec elle à un réveillon de Noël germain ou je retrouve Maike, 4 autres Allemands et un Irlandais qui parle avec un accent terrible et super vite ! Soirée géniale !! Pendant ce temps, les autres s'éclatent au BBQ.

 

 

Même pas mal à la tête le lendemain, content de moi ! En revanche, tout le monde a la flème de faire quoi que ce soit. On prend un petit dej' qui devrait plutôt s'appeler un brunch à l'heure qu'il est, et on met trois plombes à se décider d'aller à la plage. C'est donc avec bonnets de Père Noël que le club des six, Mèl, Ben, Damien, Tets, Jürgen et moi debarque sur la plage de sable noir de New Plymouth. Mélanie et Damien vont se baigner, trop froid pour moi ! Avec Ben et Mèl qui ont un grand van et Jürgen qui veulent aller à Taupo ce week end, on décide qu'on fera la route ensemble samedi. C'est parfait, je voulais passer par la Forgotten World Highway, une route qui traverse de New Plymouth vers l'est au milieu de nulle part et qui passe par la République de Wangamomona. C'est un village qui a fait cessession de la Nouvelle Zélande en 1989, en fait une grosse blague et une opération marketing réussie pour amener des touristes là ou il n'y a rien ! Mais pour 50 cents, j'aurai un nouveau visa sur mon passeport et celui-là, il n'y a pas grand monde sur la planète à l'avoir ! Je suis content de prolonger un peu mes vacances avec eux, je les aime vraiment bien !

 

 

Le soir, je retrouve mes six Allemand et l'Irlandais pour une soirée chez des Français ! Et là sur qui je tombe ? Les boulangers de New Plymouth chez qui j'avais acheté mon pain dimanche matin, la Nouvelle Zélande, c'est vraiment un petit pays et New Plymouth une petite ville ! Ils sont cinq ici, tous boulangers et viennent tous de Saint Malo et ils le revendiquent ! Encore une petite soirée bien sympathique. Je n'ai retenu aucun prénom... En revanche je me suis fait insulté de plein de noms d'oiseaux en anglais (j'ai pas compris grand chose...) par une fille qui avait le syndrome Gilles de la Tourette. Ca fait drôle. Mais elle n'y peut rien, elle s'est excusée après et m'a expliqué tout ça tranquillement, c'était assez surréaliste ! Le lendemain, vendredi, tout le backpaker est vide ou presque, tout le monde a voulu profiter du relatif beau temps pour aller faire le sommet du Taranaki. C'est le Boxing Day anglo-saxon, le jour ou chez les british on fait les cadeaux de Noël. Tout est en super soldes, pas à moins de 50\% de ristourne ! Je vais au magasin d'articles de rando et je m'achète un réchaud et des popottes, une couverture de survie et une grande bâche pour moins de 20 euros ! Je n’ai pas envie de me retrouver encore une fois à faire cuire des nouilles chinoises à la bougie ! La bâche c'est pour quand j'irai dormir à la belle étoile dans île du sud. L'après midi, je me fait une petite balade sur le front de mer, tranquillou, en attendant que les autres reviennent de leur périple. 

 

Retrouvez les photos de ces journées ici : link (les 3 dernières photos) et là : link (les 12 premières)

 

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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 17:32

Pour la petite histoire, le Mt Taranaki est un dieu volcan Maori. Il y a très longtemps, il se trouvait avec tous les autres volcans, au centre de l'île du nord. Dans ce royaume des volcans, Tongariro était le puissant chef des dieux volcans, il avait une femme, très belle, Pihanga. Le problème c'est que Taranaki et Pihanga ont flirté un peu ensemble à un certain moment et ça n'a pas plu du tout a Tongariro ! Tongariro et Taranaki ont commencé à se battre mais Tongariro était beaucoup plus puissant et a chassé Taranaki du Central Plateau. Taranaki a alors décidé de partir vers l'ouest. Dans son errance, il a suivit un chemin sinueux qui est aujourd'hui la Wanganui River et s'est installé sur une péninsule de la côte ouest, face à la mer. Depuis ce jour il attend patiemment que Tongariro s'affaiblisse pour pouvoir revenir sur le plateau parmi les autres volcans.

 

 

J'aime bien ces genres de légendes ça me rappelle un peu celles qui sont racontées en Islande avec des Trolls et des Elfs.

 

Une autre anecdote aussi sur le Mt Taranaki: il a été le Mt Fuji dans le film Le Dernier Samouraï avec Tom Cruise.

 

Mes jambes ne me portent plus, moi et mon sac, quand j'arrive au backpaker. La gérante me dit qu'il y a deux personnes, une fille et un gars ce soir et que ça devrait être à peu près tout. Le coin est assez calme, je sens que je vais bien dormir ! Mais bon, tout d'abord, une bonne douche chaude, rien de tel pour se détendre et relaxer un peu les muscles mis à rude épreuve ces deux derniers jours. Depuis que je suis en Nouvelle Zélande, je n'ai pas fait des masses de rando et en tous cas pas aussi dure que celle là. Le dernier truc bourrin comme ça que j'ai fait devait être à la Réunion l'année dernière, mais là j'avais deux mois d'entraînement avant. Ici je suis partis un peu à froid quand même !

 

Maintenant que j'ai lavé l'extérieur, on va aussi rincer l'intérieur. Un bon demi litre de thé bien chaud pour se réhydrater, c'est parfait, et avec la bouilloire électrique c'est plus efficace qu'à la bougie ! C'est donc avec ma pinte de thé que je vais sur la terrasse et que je me replonge avidement dans The Hobbit, le prélude de The Lord of the Rings que j'ai engloutis le mois précédent. Deux énormes classiques de la littérature que je n'avais pas encore osé aborder, je ne pouvais pas faire autrement que de les lire en Nouvelle Zélande ! Je n'ai pas encore fini mon thé (trop chaud cette fois, je ne suis plus habitué !) que le gars qui partage le dortoir avec moi vient me voir et me tend une bière bien fraîche. C'est un fan de Tolkien et du Seigneur de Anneaux ! On commence alors à discuter de la Nouvelle Zélande, des lieux de tournage des films etc. Ce n'est que quand le pack de bière est vide et que nous sommes pleinement réhydratés que je décide d'aller me faire un petit quelque chose à manger. Restons original, ce soir ça sera nouilles chinoises ! Mais là au moins je peux faire cuire les nouilles avec le bouillon ! Et tant qu’à faire, je m'envoie deux paquets, la montagne ça creuse. Dans la cuisine, je rejoins la fille qui elle aussi se prépare des pâtes. Je pense que c'est le repas que les casseroles des backpaker voient passer le plus souvent ! On commence à discuter de nouilles et ce n'est qu'au bout de dix minutes qu'on se rend compte qu'on est français tout les deux. Ca nous fait plaisir, notre accent français ne doit plus être si terrible que ça alors ! D'habitude, je repère les français au premier mot qu'ils prononcent et ils font de même pour moi ! Du coup, on sympathise et on discute jusqu'à pas d'heures (enfin vers minuit, mais je suis claqué j'ai l'impression qu'il est trois heures du mat') et on décide que le lendemain on va se faire une petite rando dans le bush pour aller voir un pont suspendu et les Dawson Falls, une cascade au pied du Taranaki. Comme elle a une voiture, c'est vraiment plus pratique, je vais pouvoir aller voir des trucs que je n'espérais même pas aller voir à cause de la distance.

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 13:53

Je reviens juste d'une semaine de vacances à New Plymouth, New Zealand et je ne peux pas résister à l'envie de te raconter tout dans les moindres détails, c'était vraiment une semaine de fou ! Je me le suis fait à la routarde. J'ai pris mon sac à dos et direction Hamilton en stop samedi dernier. Normalement à deux heurs de route de Taupo, j'ai mis 2h30 pour y arriver, en trois coups de stop et avec 20 min de bouchons. Impeccable première partie de 20081222 0183 trajet donc. J'ai même gagné 10$ que les gens m'ont donné pour m'acheter à manger ou autre chose. J'ai refusé mais ils étaient insistants donc je suis arrivé à Hamilton avec des sous, une pomme et une barre chocolatée en plus ! Ca vaut le coup de faire du stop en Nouvelle Zélande ! A Hamilton, il a commencé à pleuvoir (il me restait encore quelque chose comme trois heures de route pour descendre jusqu'à New Plymouth...) donc je n'ai plus osé faire du stop et j'ai acheté un ticket de bus et un bouquin pour le trajet. Trois heures de voyage sous des trombes d'eau, j'ai bien fait de ne pas être au bord de la route, d'autant plus que celle-ci était vraiment peu fréquentée; premier très bon choix de la semaine !

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Arrivée à New Plymouth, je prends le premier backpaker que je trouve, le plus proche de l'arrêt de bus, deuxième très bon choix de la semaine (mais je ne le savais pas encore) ! Pour l'instant, il fait un temps pourri et je me dis que si je dois passer une semaine dans le coin avec ce temps là, ça va pas être marrant du tout et mon budget bouquin va exploser!

 

 

La grosse attraction du coin, en dehors du surf c'est quand même le Mt Taranaki, 2517 m d'altitude, neige au sommet mais quasi perpétuellement la tête dans les nuages (c'est le seul relief a des kilometres à la ronde). Du coup, je commence à me prévoir le petit trek de 4-5 jours qui fait tout le tour de la montagne en me disant que vu le temps ça serait le moins pire à faire, et bon, pour Noël, je tomberais bien sur une bande de gaillards dans un refuge avec qui faire la fête un peu. Je me reprends une nuit de plus au backpaker pour pouvoir m'organiser le dimanche et partir en rando le lundi.

 

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Dimanche matin après un bon petit déjeuner avec baguette (il y a une boulangerie française à New Plymouth tenue par des bretons) et confiture de myrtilles, je tombe sur les prévisions météo qui annoncent un temps superbe pour lundi et mardi et la pluie mercredi. En une seconde, je change mon plan, je me fais le sommet ! Bon il y a quelque problèmes logistiques à régler quand même Le départ du chemin est à 35 bornes de New Plymouth, je ne sais même pas si on peut aller là-haut sans équipement style crampons et piolet, etc. Je vais à l'office du tourisme, je m'achète une carte de la montagne et je demande comment me rendre sur place et les détails pour monter au sommet. 50 $ de navette et le gars me prend pour un bleu et me conseil plutôt des petites boucles dans la forêt de deux trois heures plutôt que les 8-10 heures pour grimper et revenir du sommet, que vu ma constitution physique, c'était peut-être trop dangereux d'aller la haut. Je le remercie chaleureusement pour ses conseils avisés et me tire sans payer la carte !

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Bref, ça sera en stop ou à pied ou ça ne sera pas ! Lundi matin, 9h départ du backpaker à pied direction Egmont Village à 15 bornes de là. Fais du stop pendant une demi-heure à la sortie de la ville, ça ne marche pas, moi en revanche je marcherai pendant 3 heures sous un cagnard monstre jusqu'au village. Petite pause, grignote un coup à la station service, me renseigne, il y a un backpaker ici et une navette qui fait l'aller retour avec le départ du chemin demain matin à 8h pour 10 $. Il est bientôt 13h30 et le départ du chemin est à 16 Km de là, à la fin d'une minuscule route. On n'est pas fainéant, on n’a pas trop de sous et en plus je crois qu'il y a un endroit pour dormir au départ du chemin. Chaleur de brute, c'est repartit ! Je marche 10 minutes, tient ! Une voiture, tentons le stop ! De toute façon elle ne peut qu'aller faire une rando par cette route ! Je tends le pouce, elle passe, fait 200 m et revient ! Ouf ! Je m'évite 15 Km de goudron en plus !

 

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Arrivé au centre d'information aux départs des randos, on me dit qu'il faut crampons et piolet pour arriver tout au sommet. P**** de m****, tout ça pour rien ! On me dit que autrement, il y a un sommet secondaire accessible sans neige un peu en dessous du vrai sommet. Bon, c'est mieux que rien ... Et sinon où est-ce que je peux dormir ? Il y a un refuge à deux heures de marche d'ici pour 15 $ la nuit. OK, je prends, j'en ai déjà un peu plein les jambes mais au moins ça m'avancera pour demain. Les 8-10h de rando annoncées me font un peu peur quand même, surtout que je suis pas mal chargé, mon sac doit faire dans les 20 kg. Sac de couchage, vêtements chauds, bouffe et eau pour trois ou quatre jours, c'est ce qu'ils préconisent pour une rando de deux jours sur le Taranaki. Avant de quitter l'Information Center, je leur demande quand même s'il y a un "gas heater", un réchaud à gaz dans le refuge comme j'en avais trouvé dans les autres refuges du même type en Nouvelle Zélande. J'ai des nouilles chinoises à manger ce soir et pour ça et pour le thé demain matin, je les préfère chauds. No problem, il y en a un.20081222 0212

 

Et c'est repartit ! La première heure et demie suit une piste pour 4x4 qui monte à une antenne relais. Ca monte sec, perpendiculaire aux courbes de niveau (plus simple en 4x4 !) il fait chaud, je souffle, bref je morfle ! Un croisement, je descends une demie heure vers le refuge, il va falloir que je me remonte ça demain matin ! Je suis le premier au refuge, et je ne verrai pas un chat de la soirée, refuge pour moi tout seul ! Le "gas heater" est bien là mais ce n'est pas ce que j'avais imaginé ! C'est bien un réchaud à gaz mais un réchaud pour chauffer la pièce, un radiateur quoi ! Et de réchaud pour faire la cuisine point de traces ! Juste un petit problème de traduction, en fait un réchaud pour la cuisine se dit "gas cooker" et non "gas heater" ! Je l'ai dans l'os ! Et je suis comme un couillon avec mes nouilles chinoises ! Et de toute façon, a part deux canettes de bière vides, il n'y a aucun outil pour faire la cuisine ici ... Bon je ne perd pas courage, le Mac Gyver qui sommeille en moi va bien trouver une solution ! Je fais donc une fouille approfondie du refuge mais en dehors d'une demie bougie et de ces deux canettes de bière, c'est totalement vide ! Qu'à cela ne tienne, j'ai un briquet et du temps devant moi, je rince une canette met la poudre de la soupe chinoise dedans (pas les nouilles ça serait trop long et en plus je vois pas comment les faire rentrer) et 30 cl d'eau et je me fais chauffer ça sur la bougie ! Et bien figure toi qu'en dix minutes et environ 1 cm de bougie, la soupe est assez chaude pour être agréablement buvable ! Le reste du repas sera pain, fromage, cookies, si bien que je vais me coucher le ventre plein !

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Le lendemain matin, 7h00, temps radieux, je me fait chauffer un thé par le même procédé plus toujours pain et confiote (oui je l'ai portée jusque là !) et je me commence l'ascension du sommet. Je connais la première demi-heure, ensuite ça monte tout droit toujours sur la piste pendant une autre grosse demi-heure. A la fin de la piste, petite pause on voit le Ruapehu et les deux autres volcans du Tongariro National Park au loin, c'est de toute beauté. Là, la piste s'arrête et commence le sentier. Une petite heure à monter dans des éboulis d'abord puis sur un escalier qui casse les pattes ensuite. On arrive à l'enfer des scories: un pas en avant, deux pas en arrière et ça pendant plus d'une heure. Le poids du sac n'aidant pas pour garder l'équilibre, cette partie est épuisante, horrible ! C'est dans ce genre de moments que tu te dis "mais qu'est-ce que je suis venu faire dans cette galère ? Il fait beau, je pourrait être à la plage mais non !" On se sort de là en rejoignant une arrête rocheuse qui mène en une dernière heure au premier cratère, au dessous du sommet. Il faut souvent mettre les mains mais c'est beaucoup moins crevant que la partie précédente !

 

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Bref, après 4 heures de marche j'arrive dans la neige, à cet ancien cratère remplit par un gros dôme de lave qui constitue le sommet. Il y a du vent et ça pèle, je trouve un trou dans la neige ou je me planque pour manger un morceau, j'ai les crocs, je n'ai mangé que deux barres de céréales depuis le petit dej'. Et bonne nouvelle en plus, la neige n'est pas gelée du tout ! Je laisse mon sac dans le cratère et je me fais les 5 dernières minutes de montée dans la neige jusqu'au vrai sommet. La pente est bien rude mais même si je glisse, je ne ferai de la luge que gentiment jusqu'au fond du cratère. Au sommet, la vue vaut tous les efforts de la montée ! On voit de presque Wellington au sud jusqu'au début de Northland au nord et jusqu'aux volcans de Taupo à l'est. Su-perbe !

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J'entame la redescente une grosse demi-heure après mon arrivée. J'ai les jambes flinguées par la montée et le poids du sac. Je ne suis pas encore aux scories qu'elles commencent à flageoler, il va falloir que je fasse super attention si je ne veux pas me fouttre en l'air en tombant: une jambe pétée a 2000 m d'altitude sur le Taranaki, même s'il y a quelque personnes sur le chemin, pourrait me pourrir un peu mes fêtes de fin d'année ! J'évite les scories par un grand névé qui me mène au début des escaliers et me fait gagner une bonne demi-heure, je l'ai descendu presqu'en courrant. Une heure et demie plus tard, j'arrive au centre d'information au début du chemin. 20081222 0255Tous calculs faits, j'ai mis 7 heures au lieux de 8-10 pour gravir le sommet et revenir, je suis assez content de moi compte tenu du poids de mon sac. Je croise aussi un japonais, Tets, qui était au backpaker dimanche et qui m'avait demande plein de conseils sur la rando, le stop et tous les trucs de routard qu'il n'avait jamais fait ou jamais osé faire. Du coup, il était parti ce matin, mardi matin de New Plymouth en faisant du stop pour la première fois de sa vie et était arrivé, comme moi, en stop jusqu'au départ des randos. Sachant que je venais de faire le sommet, il a voulu le faire le lendemain mais le temps a changé brusquement et il a plu toute la journée... Il a commencé mais a dû abandonner en cours de route... J'ai vraiment été chanceux, lundi et mardi ont été les deux seuls jours de la semaine où le temps a été parfait pour grimper là-haut ! 20081222 0266

 

 

Il était seulement 3h de l'aprèm et je ne comptais aller qu'à Egmont Village, au backpaker, pour dormir ce soir et rejoindre New Plymouth le mercredi pour fêter Noël à mon anciens backpaker avec les gens que j'avais rencontré là-bas. Du coup, je me dis que je pourrais descendre au village par un sentier qui traverse la jungle au pied du Taranaki et qui rejoint la route un peu plus loin où je ferai du stop pour finir d'arriver. Bien m'en a pris, le chemin était magnifique mais une mauvaise appréciation de l'échelle de la carte du centre d'information et donc du temps de parcourt m'ont fait marché 10 bornes et deux heures et demie de plus alors que je pensais qu'en une heure 20081223 0282 j'arriverai à la route. Je suis arrivé décalqué sur la route avec en plus la peur de ne plus pouvoir trouver de voiture pour me mener au village car il commençait à se faire tard...! J’attends une demi-heure, pas un chat, il doit être dans les 5h30-6h. Je décide résigné de me taper les dix autres kilomètres qui me séparent de Egmont village à pied... Je vais arrive au backpaker à pas d'heure ! Je n'ai pas fini de remette mon sac sur le dos qu'une voiture arrive ! Pas de bol, c'est un taxis et il me demande de payer pour la course, qu'il aille se faire voire ! Je marcherai donc ! Et c'est reparti, je ne sens plus mes jambes ! Mais je n'ai pas fais 200 m qu'une autre voiture, une vraie celle-la, remplie d'Israéliens s'arrête et me conduit à mon backpaker, sauvé ! 

20081223 0285

La suite de mon carnet de note en Nouvelle Zélande au prochain épisode !!! 

 

Les photos de cette journée se trouvent à ce lien : link

 

 

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