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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 11:02

J27 4635 On a mis le réveil tôt ce matin : 6h30. D'une part parce que la journée est une fois de plus longue (37 km à vol d'oiseau !), mais surtout car nous n'avons pas envie de nous faire surprendre par des passants, voire la police, pour avoir dormi dans un lieu publique. Le réveil est un peu douloureux après les évènements de la nuit. Visiblement, Ben a mal dormi, il nous annonce qu'il ne nous suivra pas aujourd'hui, il a besoin de repos, il marchera, mais à son rythme. Je pense que la journée d'hier lui a fait un peu mal : sur le GR10, il n'avait pas l'habitude de faire de si longues étapes. Nous nous quittons après avoir plié nos affaires et rempli nos gourdes. Il est temps désormais de se trouver un petit déjeuner avant d'entamer la grimpette au Roc de France. J27 4637 On est obligé d'attendre 7h30 que les boulangeries ouvrent et c'est avec deux croissants et deux pains au chocolat dans le buffet que nous démarrons. Ça monte sèchement dès le départ : il faut sortir de la vallée du Tech et c'est pratiquement 1200 m de dénivelé qui nous pendent au nez jusqu'au sommet du Roc de France. Après une demie-heure de grimpette dans la végétation maintenant méditerranéenne, nous soufflons au premier point de vue sur Amélie et le Canigou au fond. 9a fait un bien fou de marcher à la fraîche ! En plus nous montons sur le versant Nord, ce qui va nous permettre de faire toute la matinée plutôt à l'ombre.  

Le chemin est agréable et ombragé et monte progressivement sans effort, nous marchons bien. Environ une heure plus tard, vers 9h30 nous sommes en vue de Can Felix, une grand ferme fortifiée bien connue des lecteurs des guides de Véron. En effet, pendant longtemps, le trajet de la HRP traversait la propriété de M. Felix, ce qui avait pour conséquence de l'énerver franchement et bon nombre de randonneurs, dont Véron lui même, ont eu maille à partir avec ce charmant bonhomme. J27 4638 Du coup, Véron préconisait d'être le plus discret possible en traversant le champs, jusqu'au jour où Sieur Felix barricada complètement sa ferme, coupant par la même occasion le chemin de la HRP. Mais heureusement, récemment un nouveau chemin a été tracé qui contourne amplement la baraque. Bref, tout s'est arrangé. Nous faisons donc une petite pause au frais avant de passer sous la maison. Un robinet fort à propos nous permet de nous abreuver et de remplir nos gourde déjà bien entamées. Nous sommes en gros à la moitié de la montée et nous avons mis 1h30 pour gravir les 600 premiers mètres de dénivelé, un bon rythme !  

Nous rejoignons la crête qui va nous permettre d'arriver au sommet, la végétation change drastiquement, nous sommes dans un sous-bois de montagne avec les chênes et les châtaigniers qui laissent peu à peu la place aux hêtres. J27 4643 Dans les trouées, nous voyons le Canigou qui nous surveille, dominant le paysage de sa masse imposante. Enfin, après 3h30 de montée, nous voilà sur la crête du Roc de France. Nous laissons les sacs au pied des rochers et finissons d'escalader le sommet. L'endroit grouille de fourmis volantes et nous ne restons que pour la photo. Nous profitons de notre pseudo dernier tranche de vraie montagne car à partir de maintenant et jusqu'à la fin de la journée, notre étape n'aura plus rien d'amusant. Véron le précise dans son guide, c'est sûrement l'étape la moins intéressante de la traversée, et nous pour corser le tout, on va la doubler ! Ce qui fait qu'à midi, quand nous empruntons la piste côté espagnol, nous ne sommes qu'à un tiers (en temps et en distance à vol d'oiseau) de notre journée.  J27 4642 Nous disons au revoir au Canigou en espérant que la météo nous le fera apercevoir demain matin et pour la dernière fois de notre HRP. A partir de maintenant, il nous reste pas moins de 27 km, quasi exclusivement de piste et de route, l'étape maudite ! Le soleil tape fort, très fort et la piste n'est que partiellement ombragée. Quand bien même, un vent du sud chaud et sec finit de nous déshydrater. Nos réserves d'eau s'amenuisent à vue d'oeil. Nous comptons sur l'établissement de Las Salinas un peu en contrebas de la piste pour refaire le plein. Manque de chance, il est fermé, mais nous faisons quand-même une pause car il est 13h00 et notre ventre nous supplie de la remplir. On serait bien resté là à l'ombre des pins faire la sieste pour éviter le cagnard espagnol, mais la route est encore bien longue et de toutes façons, "on n'est pas d'là !"J27 4644 La reprise est rude, on commence à en avoir notre dose de cette piste bétonnée qui fait vibrer nos bâtons de rando de manière très désagréable. Il fait de plus en plus soif. La piste descend pour contourner le Puig del Faig et s'aplanit pour rejoindre le Coll de Lly. On retrouve un petit chemin de sous bois qui nous amène à 15h30 à Las Illias. On se pose dans l'auberge pour refaire le plein de nos gourde et boire un coca. Un gros patou traîne autour du bar, celui-ci est calme, ce sera le dernier de notre traversée. 

En temps normal, l'étape se termine ici ; nous, nous ne sommes qu'à la moitié de notre journée, alors qu'il est 16h00 quand nous entamons les virages de la route qui monte à Super Las Illias. C'est la dernière montée de la J27 4647 journée digne de ce nom. Sur le plateau, nous croisons un groupe de VTTistes qui se fout un peu de nous en nous voyant un peu hagards au pied d'un arbre en train de prendre une barre de céréale, et qui se fout un peu moins de nous quand on leur explique qu'il y a 27 jours on était sur la côte Basques et que ce soir on sera après le col du Perthus. 

 

La piste est morne et monotone mais le trajet est soudain pimenté par un petit panneau qui nous indique que nous allons traverser sur quelques kilomètres un camps de naturistes babacool. Malgré le panneau officiel qui interdit toutes sortes de choses, noous trouvons un petit pannonceau qui indique que la "randonnue" est autorisés pour les randonneurs du GR10 (et de la HRP) J27 4649. Pour faire bonne figure, nous enlevons nos T-shirts. Au bout de 5 km, n'ayant pas vu le coin d'une fesses à l'horizon, nous nous rhabillons. Il est 17h00. La suite du trajet est une longue piste ennuyeuse interrompue un peu avant d'arriver au Fort de Bellegarde par un sentier coupant un long virage dans la garrigue. Pourtant, l'excitation est là malgré la pénibilité du chemin : demain sera le grand jour, le jour de l'arrivée ! Vient alors le problème du couchage de ce soir, nous avons prévu de nous arrêter au col du Perthus, mais en pleine ville, il ne sera pas aisé de trouver un endroit calme pour dormir, d'autant plus que le Perthus est loin d'être un endroit calme ! Nous prenons donc la décision de manger au Perthus et de continuer sur la route de l'étape de demain jusqu'à trouver un endroit pour dormir. Il est 19h00 quand nous débarquons dans le village frontière. J27 4650 La claque est moins violente qu'au Pas de la Case, mais ça fait toujours bizarre de se retrouver dans cette effervescence malsaine d'achats compulsifs. Une fois de plus, ce qui sauve le village de notre point de vue, c'est la présence d'une multitude de restaurants en tous genres. Nous optons pour un kebab frites pour ne pas perdre trop de temps. Nous passons au supermarché pour le petit déjeuner de demain et pour le repas de midi (le repas du soir sera bien entendu un resto à Banyuls !). Le soleil s'est couché quand nous repartons. C'est la première fois de notre traversée que nous marchons après le repas du soir ; d'habitude, c'est sous la tente et au lit ! Je ne vous cacherai pas que c'est dur de repartir comme ça, mais l'adrénaline nous pousse à raccourcir au maximum l'étape de demain, histoire d'avoir un maximum de temps pour profiter de la plage ! 

 

Il commence à faire sombre et nous mettons nos frontales, moins pour voir que pour être vus, car bien qu'il n'y ait pas une circulation terrible, autant ne pas se prendre une voiture dans un virage à une journée de la fin ! Nous marchons une petite demie-douzaine de kilomètres jusqu'à passer sous l'arche qui marque l'entrée du Mas Reste. Sur la gauche de la route, il y a un pré qui semble plutôt plat : c'est là que nous dormirons pour la nuit. Pas la peine de monter la tente, il ne pleuvra pas et la température est parfaite pour une nuit à la belle étoile. En passant la clôture, Nico se prend une châtaigne qui résonnera longtemps dans son corps : le pré est peut-être occupé... Il est aussi couvert de chardons très secs qui se plantent dans tout ce qui les touche et passent même au travers de nos fins matelas en mousse. Il nous reste à régler le réveil pour demain, le jour du sacre : 5h30 ! On décide de partir de nuit histoire d'arriver le plus tôt possible. De toutes façons, l'excitation aidant, il ne sera pas trop difficile de se lever !

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