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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 10:52

  

J2 1608On a eu un peu de mal à se lever ce matin, 9h30 ! En plus aujourd'hui il pleut ! Enfin en théorie. La météo prévoie une alerte orange aux orages dans le quartier depuis une semaine alors on n'est pas forcément tranquilles. Le ciel n'a pas l'air menaçant ce matin alors on part. De toutes façons, on a une journée de plus sur notre programme réservée aux impondérables. S'il faut, on plante la tente quelque part, dès les premières gouttes et on attend que ça passe. Le petit dèj. pris, on lève le camp à 10h30 direction tout d'abord Rieisse un petit village à 10 mn d'ici. 

 

J2 1612 Sitôt dit sitôt fait, on se retrouve à traverser un petit village de pierres sèches tout mignon. Il y a quelques poules, des chiens et des chats, et des grands-mères qui jouent avec des petits-enfants et des bulles de savons au milieu de jardinets enchanteurs.  Une vision d'un bonheur simple qu'il semble de plus en plus difficile à trouver en ces temps tourmentés. C'est sur ces considérations que nous ratons l'embranchement du chemin qui mène au col de Rieisse. On se retrouve sur la route. Qu'importe, il suffit de la suivre sur 1.5 km et on est bons. 

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Juste au col, un gars nous rattrape en courant, puis nous dépasse. Un bonjour et puis s'en va. Là, un chemin part à gauche que nous suivons, il nous ramène au bord du causse, avec la vue sur le Tarn encore. J2 1618 Le temps est moins net que se matin et le ciel se couvre petit à petit de nuages gris. Mais toujours assez hauts en altitude. En haut d'une colline, nous admirons le paysage et essayons de repérer notre trajet futur. On croise une troupe de cavaliers et nous nous demandons comment s'en sortent Sandra et JR. La descente sur le village du Rouveret est plutôt raide et bien que courte, elle fatigue les genoux qui manquent cruellement d'entrainement, comme le reste du corps d'ailleurs.


J2 1621 Encore un village de calcaire, toujours aussi charmant, et l'on en vient à discuter des mérites respectifs du granit breton et limousin comparés aux calcaires des causses. Il n'y a pas consensus. Le balisage est un peu fourbe sur ce chemin et plus particulièrement au centre du village. Une randonneuse et son chien sont semble-t-il déjà en train d'hésiter. Nous-même, après quelques mètres faisons demi-tour pour prendre un chemin bordé de haies sur notre gauche.  Un peu plus loin, à un carrefour, on renseigne un couple qui cherche le village que nous venons de quitter. Nous retombons sur la route qui nous dépose à Montignac.

 

J2 1624 Il est midi, après deux heures de marche, première pause de la journée. On ne va pas déjeuner tout de suite, mais une petite poignée de cacahuètes et une grande goulée d'eau feront du bien. Une petite demi-heure après nous sommes repartis. Le temps est de plus en plus lourd et le petit raidillons qui suit à la sortie du village nous tire des pores au moins autant que ce que nous venons de boire. J2 1629 Amandine voudrait refaire une pause en haut, mais je l'en dissuade bien que ce soit le dernier coin d'ombre avant un moment.  On s'était arrêtés moins de 20 mn avant, si on veut avancer, il faut garder un rythme soutenu et régulier. Les pauses sans arrêt cassent plus les jambes qu'autre chose car il est toujours difficile de repartir même après 5 mn d'arrêt, on s'est refroidis.  Nous continuons, traversons un autre village (Anilhac) puis nous arrivons au pied d'une grande barre de colline qu'il va nous falloir gravir J2 1631 pour accéder à Mas-Saint-Chély.  Le village comporte soit disant une boulangerie et peut-être un bar. On compte dessus pour le pain au moins. Le bar, c'est la carotte qui va nous tirer jusque là-haut sous cette chaleur de plomb. On remonte la colline par une piste qui longe un petit goulet, tout semble avoir brûler il y a quelque temps, c'est pelé.  Seuls restent debout des cadavres d'arbres, forêt disparue qui a laissé derrière elle une immense brosse à poils drus et gris.

 

J2 1634 Il nous faut de l'eau au plus vite, nous avons déjà épuisé les 4 bouteilles et le camel-back depuis hier soir. On accède au cœur du village (un peu plus important que ceux croisés ce matin) par un pré de hautes herbes qui nous rempli les chaussettes de petites épines, très désagréables ! Sur la place de l'église, on trouve rapidement la boulangerie – qui existe - et qui est ouverte un dimanche ! Enfin pas tout à fait, le concept étant de sonner à la boulangerie, le boulanger habite au dessus, s'il est là, il vous sert, sinon tant pis. J2 1637 Aujourd'hui il est là, mais son pain ne date pas du jour... On en prend un gros quand même. On lui demande s'il y a un bar ou un resto dans lequel se désaltérer ici. Oui, un peu plus bas. Ni une ni deux, on y cours. Dommage, ce n'est qu'un restaurant, plutôt chic, où les prix sont assez élevé et qui ne sert pas à boire en dehors des repas... Raté ! On remplit quand même nos bouteilles à son robinet et on va un peu plus loin sur le chemin pour manger.

 

On se trouve un champ de luzerne en fleur avec plein de papillons. J2 1641 Mais des nuages noirs, très noirs, montent à toute vitesse du nord ouest. Le voilà l'orage tant redouté de la journée !  Il est 15h30 quand on repart, il commence à tomber quelque gouttes. Amandine met son sur-sac jaune fluo, je ne la perdrai pas dans la tourmente au moins ! Le chemin déboule sur une petite route qu'on longera pendant 4 bons kilomètres pour éviter les clôtures à passer sur le vrai sentier. Il tombe toujours deux-trois gouttes, sans plus, mais nous sommes suivis par un cumulonimbus énorme. J2 1645 Il ne nous rattrape pas vite. Le vent serait-il dans notre camp ? Toujours sur la route, on gravit une colline par sa crête pelée en passant près d'un dolmen. Amandine se marre, il n'a pas la stature des dolmens bretons c'est sûr... ! Au sommet de la colline, la vue est splendide malgré le mauvais temps. La route fait un angle droit et pour couper un peu, nous faire plaisir à travers la nature et gagner un peu de temps, nous décidons d'aller tout droit.

 

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Que c'est bon de retrouver un sol de terre et de pierres ! De marcher à la boussole sans contraintes ! J2 1654 Mais c'est sans compter les clôtures électrifiées qui nous barrent le passage ! Et ce n'est pas qu'un fil électrique où il faut passer dessous, il y en a 5 ou 6 les uns au dessus des autres. Elles sont hautes et pas moyen de trouver un arbre ou une pierre pour les enjamber. Alors je prend une tong et m'en sert comme gant isolant pour attraper le fil supérieur, le soulever et poser mon pied sur les fils inférieurs et les écraser. L'espace est assez grand pour y passer sans trop de problèmes. Il est par contre possible qu'à certains endroits, le paysan trouve sa clôture un peu détendue... Mais bon aller mettre des barrière dans un paysage comme celui du Causse Méjean, je trouve ça indécent, criminel ! Des territoires comme celui là ne devrait pas pouvoir être bornés par l'Homme, n'appartenir à personne d'autre qu'à la Nature elle-même ! Par quelle raison, et sous quel droit des Hommes ont décidé un jour de morceler, parceller un paysage qui ne demandait qu'à rester ouvert ? Pour les animaux ? Sûrement pas ! Un simple fil les arrête et puis pourquoi ne pas les laisser divaguer à leur gré ? Cela fonctionne très bien en montagne. Non, j'y vois la cupidité de l'Homme, son orgueil, pire, son éternel péché d'hybris, il croit pouvoir s'approprier de droit la terre sur laquelle il marche. 

 

J2 1661 Il semble désormais que nous avons franchi la dernière barrière. On descend entre les petits pins quand le tonnerre se met à gronder un peu plus fort. Il est 17h30, on en a plein les pattes aussi, alors on décide de se poser là au fond de cette doline arborée. On essaye de trouver un emplacement sans trop de chardons pour planter la tente. Mise à part les innombrables micro-tiques qui pullulent dans les herbes et qui envahissent les jambes dès le moindre orteil dehors, l'endroit est calme et on ne risque pas d'être déranger par le voisinage ! J2 1664 Il se met à pleuvoir un peu plus franchement et l'on se réfugie sous la tente, en profitant pour une petite sieste. L'orage gronde au loin mais ce n'est pas l'apocalypse annoncée depuis le début de la journée. Il est temps de se faire à manger : des nouilles cuites dans la poudre d'un sachet de soupe de poule au vermicel. On a oublié de prendre des bouillons cubes... Ce n'est pas top, mais ça cale et c'est ce qui compte ! 

 

La pluie a cessé et le coucher de soleil augure de couleurs magnifiques. Un arc-en-ciel apparaît et le ciel s'embrase. Le spectacle dure moins de 10 min mais nous sommes aux anges. C'est pour ça et pour le reste que nous sommes venus sur le Causse Méjean. 

 

Plus tard, entre chien et loup, je m'en vais assouvir un besoin naturel et je tombe nez à nez avec un renard ! Le premier de ma vie ! J'en tire deux réflexions : que les expressions françaises peuvent tomber mal-t-à propos et que dans ce contexte particulier, on devrait toujours avoir deux rouleaux avec soi : de péllicule et de papier ! 

 

J2 1667 J2 1674

 

ET RETROUVEZ L'ALBUM COMPLET DE LA JOURNEE ICIlink

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